Sans aucun doute, le petit village de Perast, situé au pied du mont Saint-Élie (873 m), est l’une des grandes attractions de la baie de Kotor. En foulant ses rues pour la première fois, ce qui fascine le plus le voyageur sont les nombreuses touches d’architecture vénitienne, héritage de l’époque où la république maritime de Venise contrôlait la région. Cet héritage inestimable comprend 16 palais baroques, 17 églises catholiques, plusieurs constructions orthodoxes de grande valeur historique et artistique et neuf tours de défense. L’un de ces joyaux de pierre, le palais Bujovic (18e siècle), abrite le musée Perast, qui mérite une visite.
Pour toutes ces raisons, cette ville est considérée comme l’ensemble d’architecture baroque le mieux conservé de l’Adriatique.
Compte tenu de l’attrait de ce décor, il n’est pas étonnant que Perast ait été fréquenté dans le passé par les tsars et les princes vénitiens, qui se sont rendus dans la baie de Kotor pendant des siècles pour perfectionner leurs compétences en navigation.
Bien que la rue principale de Perast soit une visite obligatoire, les deux belles îles situées en face de ce paisible village monténégrin le sont également. Sur la première d’entre elles, Sveti Dorde (Saint Georges), une attraction qui a donné son nom à l’île nous ouvre ses portes : le monastère de Saint Georges, appartenant à l’ordre bénédictin et construit au douzième siècle. Par ailleurs, il accueille également un cimetière dans lequel repose une partie de l’ancienne noblesse de Perast.
L’autre île, du nom de Gospa od Škrpjela, est un îlot artificiel de 3 030 m², formé de roches et de vestiges de navires échoués qui ont été transportés par les habitants pendant deux siècles. Encore aujourd’hui, pour commémorer ces origines, la fête du Felsenwerfens est célébrée tous les 22 juillet. Au cours de cette célébration, les assistants jettent des pierres à la mer, ce qui fait augmenter peu à peu la surface de l’île.
La grande attraction de cette île est cependant le sanctuaire de la Vierge du Rocher. Bien qu’il fût fondé en 1452 — date à laquelle, selon les dires, deux marins découvrirent une image de Marie sur des pierres qui émergeaient de l’eau — le bâtiment actuel, de style baroque, date de 1632 et fut étendu en 1722. Il abrite en son intérieur 68 peintures à l’huile de Tripo Kokolja, un artiste local de l’époque, une icône du 15e siècle et plus de 2 500 panneaux dans des tons d’or et d’argent.
Après cette énumération, il est donc facile de comprendre pourquoi le cadre naturel, culturel et historique de Kotor a été déclaré site du Patrimoine mondial de l’UNESCO en 1979.
En tout cas, et compte tenu de sa proximité géographique, nous ne pouvons pas ignorer la possibilité de faire une excursion dans la ville voisine de Kotor ou à Dubrovnik, la principale destination touristique de la Croatie. Doté d’imposantes murailles, d’une architecture fortifiée incroyable et de magnifiques plages de galets, le centre historique de cette ville située sur les rives de la côte dalmate fait également partie du Patrimoine mondial depuis 1979 et 1994.